New-York, 11 Septembre 2001, j’y étais…

Et des années après, je m’en souviens comme si c’était hier ! J’avais quitté mon petit paradis perdu au milieu de la mer des Caraïbes pour une semaine de fête et de shopping dans la ville qui ne dort jamais et jamais je n’aurais imaginé qu’elle porterait si bien son nom…

C’était un mardi, dans une chambre du Park Central Hôtel en plein cœur de Manhattan… Ce matin là, le bruit des sirènes et le ballet des véhicules de secours étaient plus fréquents, plus intenses, plus rapprochés que les autres matins, je me suis immédiatement dit qu’il avait du se passer quelque chose à proximité : un incendie, un accident, sans me poser plus de questions que ça. Être réveillée par les bruits de la rue c’est plutôt fréquent à New-York !

Sauf qu’en allumant la télévision en sortant de la douche,j’ai vu l’image qui allait faire le tour du Monde quelques instants plus tard : un avion percutant de plein fouet une tour du World Trade Center ! Je me souviens avoir dit   » oh la vache, un avion s’est crashé dans une tour !  » et être retournée à mes occupations, douche et préparation du petit programme de notre avant-dernier jour à New-York, sans me soucier plus que ça de ce que je venais de voir…

Innocents, nous sommes sortis de notre hôtel avec l’intention visiter le centre des nations Unis et faire un maximum de shopping avant le retour prévu le lendemain midi. Ce n’est qu’arrivée à proximité de l’ONU que j’ai réalisé que c’était plus grave, qu’il s’agissait plus qu’un simple accident d’avion. Les agents du FBI, du NYPD étaient partout et interdisaient l’accès au site, on aurait pu se croire dans un épisode d’une série américaine à succès…

Je me souviens de la folle inquiétude de mes parents que je n’ai réussi qu’à joindre tard ce jour là, je n’avais pas à l’époque messenger, whats’app, facebook, ni même téléphone portable et les réseaux téléphoniques étaient saturés. Je crois que c’est vraiment à ce moment là que j’ai pris conscience de l’importance de ce qui était en train de se tramer, le monde entier était bouleversé. Je me souviens avoir dit « si même en France ils sont au courant c’est que ça doit-être grave ! »

Je me souviens des t-shirts à la gloire des USA, des soldats du feu, des policiers avec la légende « j’y étais » en vente à la sauvette quelques heures après le drame, j’étais partagée entre l’écœurement et l’étonnement : comment peut-on penser à faire du business dans ces moments là ?

Je me souviens avoir du m’appuyer à un mur pour reprendre mon souffle et mes esprits, après avoir été saisie par l’émotion en passant devant une caserne de pompiers où les soldats du feu hébétés sortaient de leurs camions couverts de cendre.

Je me souviens des néons et des panneaux lumineux de Times Square qui affichaient la bannière étoilée et des slogans patriotes, je me souviens de tous ces gens immobiles qui les regardaient défiler en silence.

Je me souviens de cette colonne de fumée qui ne diminuait pas de jour en jour, de cette cendre qui s’insinuait partout, des blindés patrouillant dans les rues de New-York, des avions militaires survolant la ville, de ce climat de guerre que j’étais maintenant pressée de quitter.

Je me souviens avoir, égoïstement, pesté contre les compagnies aériennes qui étaient incapables de nous apporter une réponse et contre les autorités qui nous refusaient la sortie du territoire américain.

Aujourd’hui je conserve comme un relique mon billet d’entrée au Top of the World : le toit du monde, il est tamponné du 10 septembre 2001 à 15h, moins de 24h avant le drame…

Depuis la sécurité à bord des avions et dans les aéroports a été renforcée, il est nécessaire avant tout voyage vers les états-unis de compléter un Formulaire ESTA en Français, je pense autant à l’accident qu’à l’attaque chaque fois que je prends l’avion, mais je refuse de céder à la terreur, je continuerai à voyager, je suis retournée plusieurs fois à New-York et c’est toujours chargé en émotion. Je regarde avec nostalgie les photos de la skyline aujourd’hui orpheline de ses tours jumelles et je me souviens…

©Photo Jake Rajs

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